Tout comme l’élection présidentielle américaine, remporter la victoire de la succession technologique du DVD implique de gagner la Californie et plus précisément les « majors » hollywoodiennes. Si jusqu’à présent, les bookmakers misaient plutôt sur la norme HD-DVD développée par le groupe japonais Toshiba, plus gros fabricant mondial d’ordinateurs portables, la palme pourrait en définitive bien être décernée à l’arraché à l’autre géant nippon Sony, père du standard concurrent Blu-ray. La raison de ce changement de tendance résulte du fait que deux des principaux studios de cinémas américains, Warner Bros et Paramont viennent de choisir également la norme Blue-ray de Sony pour renouveler leur parc technologique, alors que ces 2 studios avaient préalablement conclu un accord d’exclusivité d’utilisation du standard HD-DVD développé par Toshiba. Et Universal Studio hésite aussi à miser tous ses œufs dans le panier de ce même standard, alors que d’autres concurrents tels que Columbia Tristar et MGM (2 sociétés qui appartiennent au groupe Sony) mais également Disney se sont déjà prononcés exclusivement pour Blue-ray.
Si Sony remporte la bataille sur Toshiba, ce sera une bien douce revanche puisque l’inventeur du walkman et du tube Trinitron avait dû s’incliner contre son adversaire en 1995 lors de la dernière bataille du DVD. Et Sony revient de loin puisque son standard Betamax n’était jamais parvenu à détrôner la norme VHS à l’époque des cassettes vidéo magnétiques. Ce sont précisément les enseignements tirés durant cette lutte de titans qui ont poussé les industries du divertissement et des équipementiers à adopter des standards mondiaux pour le lancement de toute nouvelle technologie. Raison pour laquelle une majorité de studios hollywoodiens ont choisi la norme Blue-ray et son géniteur Sony.
Les deux nouveaux standards contiendront sur une seule galette la capacité de données numériques suffisantes pour contenir toute une saison de votre série TV préférée ou de films au format haute définition destinés à être projetés sur des écrans géants. Mais les deux formats sont incompatibles en raison de leurs différences physiques. Cette différence se situe au niveau de la couche de protection, située au dessus de celle des données et dans laquelle seront encapsulés les DRM (système de gestion des droits numériques), si importants aux yeux des studios hollywoodiens. Ces DRM mesurent 0,1 mm sur Blue-ray et 0,6 mm sur HD-DVD. Cette différence de taille s’explique par l’intégration d’un important système de protection contre la copie de données pour le second format. Mais si les deux formats concurrents présentent des avantages spécifiques, les fournisseurs de contenu ne pourront pas les supporter tous les deux car cela leur coûterait beaucoup trop d’argent. Dans le domaine de l’économie d’échelle, la palme de l’économie revient à Toshiba, puisque la norme HD-DVD est moins onéreuse à produire que son concurrent dans la mesure où les fournisseurs de contenu n’ont qu’à « upgrader » leurs lignes de production DVD existantes pour faire évoluer le standard.
Par contre Blue-ray présente un avantage incontournable sur son concurrent : sa portabilité dans les consoles de jeux fabriquées par Sony, la future PlayStation PS3 ainsi que dans la plupart des PC. Ce qui n’est pas le cas pour le HD-DVD qui nécessitera l’achat d’un lecteur périphérique supplémentaire.
Quel que soit le gagnant, la guerre des standards profitera à ceux qui auront participé à son élaboration et qui en toucheront des royalties. Une septantaine de sociétés ont participé à la création de la norme Blue-ray, un nombre plus petit à la création du format concurrent. Les taxes d’attribution de licence des 2 technologies n’ont pas encore été fixé mais devraient être supérieures à celles pratiquées aujourd’hui dans le cadre du DVD, soit 12 dollars pour un lecteur, 5 dollars pour un lecteur PC et environ 15 cents par galette.
Blue-ray est supporté par bon nombre d’équipementiers tels qu’Apple, Dell, Hewlett Packard et Philips. Pour le contrer, le groupe Toshiba s’est allié avec les deux poids lourds de l’informatique : Microsoft et Intel. La raison de ce mariage réside dans le fait que la norme Hd-DVD incorpore la technologie iHD, développée par l’inventeur de MS-Windows.
Que se passera-t-il si la plus faible des deux parties prenantes n’admet pas bientôt sa défaite et que cette guerre de standard reste d’actualité ? Un certain sens du pragmatisme et du fairplay devrait s’imposer. En effet, interrogé par le magazine anglais The Economist, Ted Schadler, analyste auprès du cabinet d’étude de marché Forrester, prédit un retard d’achat de deux ans supplémentaires auprès du grand public. A l’heure où la « shareholder value » domine le monde économique, quel équipementier pourrait aujourd’hui se permettre le luxe de freiner la ponte de la poule aux œufs d’or de 24 mois supplémentaire
Si Sony remporte la bataille sur Toshiba, ce sera une bien douce revanche puisque l’inventeur du walkman et du tube Trinitron avait dû s’incliner contre son adversaire en 1995 lors de la dernière bataille du DVD. Et Sony revient de loin puisque son standard Betamax n’était jamais parvenu à détrôner la norme VHS à l’époque des cassettes vidéo magnétiques. Ce sont précisément les enseignements tirés durant cette lutte de titans qui ont poussé les industries du divertissement et des équipementiers à adopter des standards mondiaux pour le lancement de toute nouvelle technologie. Raison pour laquelle une majorité de studios hollywoodiens ont choisi la norme Blue-ray et son géniteur Sony.
Les deux nouveaux standards contiendront sur une seule galette la capacité de données numériques suffisantes pour contenir toute une saison de votre série TV préférée ou de films au format haute définition destinés à être projetés sur des écrans géants. Mais les deux formats sont incompatibles en raison de leurs différences physiques. Cette différence se situe au niveau de la couche de protection, située au dessus de celle des données et dans laquelle seront encapsulés les DRM (système de gestion des droits numériques), si importants aux yeux des studios hollywoodiens. Ces DRM mesurent 0,1 mm sur Blue-ray et 0,6 mm sur HD-DVD. Cette différence de taille s’explique par l’intégration d’un important système de protection contre la copie de données pour le second format. Mais si les deux formats concurrents présentent des avantages spécifiques, les fournisseurs de contenu ne pourront pas les supporter tous les deux car cela leur coûterait beaucoup trop d’argent. Dans le domaine de l’économie d’échelle, la palme de l’économie revient à Toshiba, puisque la norme HD-DVD est moins onéreuse à produire que son concurrent dans la mesure où les fournisseurs de contenu n’ont qu’à « upgrader » leurs lignes de production DVD existantes pour faire évoluer le standard.
Par contre Blue-ray présente un avantage incontournable sur son concurrent : sa portabilité dans les consoles de jeux fabriquées par Sony, la future PlayStation PS3 ainsi que dans la plupart des PC. Ce qui n’est pas le cas pour le HD-DVD qui nécessitera l’achat d’un lecteur périphérique supplémentaire.
Quel que soit le gagnant, la guerre des standards profitera à ceux qui auront participé à son élaboration et qui en toucheront des royalties. Une septantaine de sociétés ont participé à la création de la norme Blue-ray, un nombre plus petit à la création du format concurrent. Les taxes d’attribution de licence des 2 technologies n’ont pas encore été fixé mais devraient être supérieures à celles pratiquées aujourd’hui dans le cadre du DVD, soit 12 dollars pour un lecteur, 5 dollars pour un lecteur PC et environ 15 cents par galette.
Blue-ray est supporté par bon nombre d’équipementiers tels qu’Apple, Dell, Hewlett Packard et Philips. Pour le contrer, le groupe Toshiba s’est allié avec les deux poids lourds de l’informatique : Microsoft et Intel. La raison de ce mariage réside dans le fait que la norme Hd-DVD incorpore la technologie iHD, développée par l’inventeur de MS-Windows.
Que se passera-t-il si la plus faible des deux parties prenantes n’admet pas bientôt sa défaite et que cette guerre de standard reste d’actualité ? Un certain sens du pragmatisme et du fairplay devrait s’imposer. En effet, interrogé par le magazine anglais The Economist, Ted Schadler, analyste auprès du cabinet d’étude de marché Forrester, prédit un retard d’achat de deux ans supplémentaires auprès du grand public. A l’heure où la « shareholder value » domine le monde économique, quel équipementier pourrait aujourd’hui se permettre le luxe de freiner la ponte de la poule aux œufs d’or de 24 mois supplémentaire