Naviguer en déplacement plutôt que téléphoner
L’arrivée du smartphone a depuis 2010 fortement modifié l’utilisation du téléphone portable. Les jeunes ne font pas que téléphoner avec le smartphone, ils écoutent de la musique, surfent sur le net, prennent des photos, consultent les e-mails ou font des jeux. L’utilisation de l’Internet mobile a enregistré la plus importante évolution: en 2010, seulement 16% des jeunes interrogés surfaient quotidiennement ou plusieurs fois par semaine sur le réseau avec leur téléphone portable. Ils sont aujourd’hui 87% (2012: 68%). A titre de comparaison, l’usage du téléphone classique a dans le même temps reculé de 80 à 71% (2012: 81%).
La durée de navigation reste constante
Les jeunes Suisses qui ne possèdent pas de smartphone ne manquent toutefois pas d’accès à Internet: 99% des foyers dans lesquels ils vivent sont équipés d’un ordinateur fixe ou d’un portable avec accès à Internet. Deux foyers sur trois sont par ailleurs équipés d’une tablette. Avec deux heures environ, la durée de navigation quotidienne en semaine n’a pas évolué au cours des dernières années. Elle est par ailleurs restée constante le week-end, avec trois heures. Trois jeunes Suisses sur quatre échangent régulièrement sur Internet via les réseaux sociaux. 89% d’entre eux possèdent un compte sur au moins un réseau social. En 2014, Facebook reste le réseau social le plus populaire, suivi de près par Instagram. Ces dernières années, Google+ et Twitter ont également vu augmenter leur nombre d’utilisateurs. «La diminution supposée du nombre de membres de Facebook dans divers pays n’est pas constatée chez les jeunes Suisses en 2014. Il est toutefois intéressant de voir que chez les personnes interrogées les plus jeunes, les réseaux sociaux spécialisés dans les photos et vidéos sont davantage prisés que Facebook.
Les jeunes surfent généralement de manière plus sécurisée
Sur les réseaux sociaux, 81% des jeunes interrogés ont activé le paramètre de confidentialité, et 56% actualisent ces paramètres régulièrement. Si le thème de la protection des données sur les réseaux sociaux demeure aussi important, les expériences négatives sur le réseau n’ont pas reculé ces dernières années: 22% ont indiqué que quelqu’un voulait leur régler leur compte sur Internet (2012: 17%; 2010: 20%). Plus de 12% des adolescents consultés ont été victimes de harcèlement ou de fausses informations (2012: 3%; 2010: 10%). Un jeune sur cinq a par ailleurs reçu des invitations indésirables à connotation sexuelle. «Il est par conséquent important que les jeunes soient accompagnés dans leur utilisation des médias et se familiarisent activement avec ce thème.
Les amis ne sont pas en reste
Les activités de loisirs non médiatiques sont restées constantes depuis 2010, en dépit des smartphones, des tablettes etc. 79% des personnes interrogées continuent à rencontrer très souvent leurs amis et 60% des ados consultés ne font rien du tout.
Les portails d’informations supplantent les journaux gratuits
On constate en revanche, dans le classement des occupations de loisirs les plus populaires, une évolution importante de la consommation de journaux propre à la culture suisse. On observe ainsi une tendance à la baisse de la lecture de journaux et revues sur papier. 35% des jeunes interrogés continuent à lire des journaux gratuits quotidiennement ou plusieurs fois par semaine (2012: 49%). Les quotidiens sont de plus en plus souvent consultés en ligne: près d’un tiers consulte souvent les portails d’informations sur Internet (2012: 26%).
La deuxième partie de la conférence était dédiée à la présentation d’une stratégie numérique parentale. Mathieu Janin, le conférencier de la soirée et président de l’APE-Jorat a expliqué aux parents et enseignants présents que nos enfants ont besoin de modèles parentaux compétents dans l’usage des nouveaux médias. Il importe que les parents se questionnent sur leur propre usage de ces nouveaux médias, sur leur utilisation en bonne connaissance de cause, sur l’exemple de l’attitude qu’ils donnent à leurs enfants dans ce domaine ainsi que sur la conséquence de leurs propres actes numériques.
Pour ce faire, le conférencier a proposé aux parents de tenir avec leurs enfants un journal d’utilisation des médias qui recenserait durant toute la semaine les types de médias utilisés, leur fréquence et leur but d’utilisation, la comparaison de l’utilisation de l’enfant et de ses parents ainsi que la tenue de discussions régulières des enfants avec leurs parents sur leurs attitudes respectives à l’égard des médias et services numériques.
Afin que les enfants puissent considérer leurs parents comme des modèles – et ce également dans le domaine numérique, il importe que les parents se questionnent sur l’importance que revêt les nouveaux médias à leurs yeux ainsi qu’aux yeux de leur progéniture. Mais également de parler ouvertement des facteurs dérangeants de ces nouveaux médias – tant pour l’ancienne que pour la nouvelle génération. Chaque membre concerné de la famille devrait pouvoir exprimer ses souhaits numériques et être entendu. A ce stade il est primordial que les parents se rappellent que les médias numériques évoluent à vitesse grand V…tout comme leurs enfants. Il est donc important de discuter régulièrement avec eux de l’utilisation des médias afin de rester dans la course.
Comment encadrer son enfant dans l’usage quotidien des médias ?
1. Discutez avec votre enfant de ses intérêts et de ses habitudes (tchat, jeux, navigation sur le web, réseaux sociaux). Certains sujets vous sont-ils étrangers ? Laissez votre enfant vous les expliquer. Il sera fier de vous montrer ce qu’il sait.
2. Imposez des limites là où elles sont nécessaires. Et définissez ensemble des règles d’utilisation des médias numériques. Mettez-vous aussi d’accord sur la manière dont vous comptez en contrôler le respect. Pensez-y : surveiller en secret ne crée pas la confiance.
3. Evitez de tout interdire, car interdire à votre enfant d’utiliser un mobile ou Internet, c’est le priver d’un apprentissage et d’une appartenance sociale essentiels pour l’avenir. Les médias font aujourd’hui partie du quotidien. Les enfants doivent apprendre à s’en servir de façon raisonnable.
4. Amenez votre enfant à vous parler des rencontres virtuelles désagréables qu’il a pu faire, des propos déplacés ou des contenus choquants (violence, pornographie) auxquels il a pu être confronté. Ne lui faites pas de reproches, mais cherchez des solutions avec lui. Réfléchissez aussi ensemble à la manière d’empêcher de telles expériences.
5. Familiarisez-vous avec les risques potentiels de l’utilisation des médias et expliquez à votre enfant comment il peut s’en protéger (par exemple, en ne donnant jamais rendez-vous à des personnes rencontrées sur Internet).
6. Soyez attentif aux limites d’âge et aux indications de contenu des jeux vidéo et des films.
7. Utilisez les possibilités techniques de protection pour les mobiles et Internet (par ex. filtres).
8. Renseignez-vous sur des sites spécialisés, par ex. sur www.safersurfing.ch ou habilomedias.ca.
Une discussion nourrie avec le public présent a démontré l’intérêt parental pour une bonne éducation en matière de médias sociaux. Certains parents ont exprimé leur volonté de voir l’institution scolaire prendre mieux en charge l’éducation numérique de leurs enfants. Mais il ne serait pas judicieux que les parents délèguent cette responsabilité à l’école. Certains établissements scolaires ont développé des compétences particulières dans ce domaine dans le cadre d’un projet d’établissement. Ce pourrait être une bonne idée à développer et un nouveau partenariat à mettre en place avec l’établissement scolaire du Jorat en partenariat avec l’APE-jorat. Une idée à creuser dans le cadre du futur Conseil d’établissement encore à créer ? L’avenir nous le dira.
Infos : www.ape-jorat.ch